entêtement

entêtement

entêtement [ ɑ̃tɛtmɑ̃ ] n. m.
• 1649; « mal de tête » 1566; de entêter
1Vx Parti pris favorable. engouement. « Je n'ai pas l'entêtement des grandes alliances » (Marivaux).
2Mod. Fait de persister dans un comportement volontaire sans tenir compte des circonstances, sans reconsidérer la situation. obstination, opiniâtreté, ténacité. « Il fallut que la force même cédât au diabolique entêtement d'un enfant, car on n'appela pas autrement ma constance » (Rousseau). « cet entêtement des êtres doux que possède une certitude inébranlable » (Martin du Gard). Entêtement dans (une attitude, une opinion...). Caractère d'une personne têtue. Il est d'un entêtement incroyable.
⊗ CONTR. Abandon, découragement, docilité.

entêtement nom masculin Fait de s'entêter, caractère de quelqu'un qui est entêté ; obstination, opiniâtreté. ● entêtement (synonymes) nom masculin Fait de s'entêter, caractère de quelqu'un qui est entêté ; obstination...
Synonymes :
- opiniâtreté
- ténacité
Contraires :

entêtement
n. m. Fait de s'entêter. Faire preuve d'entêtement.
|| Caractère d'une personne entêtée.

⇒ENTÊTEMENT, subst. masc.
A.— Vx. Goût extrême et sans réserve pour quelque chose. Entêtement de qqn pour qqc. Son entêtement des titres, et des noms antiques (SÉNAC DE MEILHAN, Émigré, 1797, p. 1825).
Spéc. Attachement amoureux. Il a un grand entêtement pour cette femme (Ac. 1798-1923).
B.— Cour. Attachement obstiné et irraisonné à une opinion, à un parti pris. Il s'est conduit ainsi par entêtement (Ac. 1835-1932). Flaubert. — Jamais ... vous ne me connaissez pas, j'ai l'entêtement d'un Normand, que je suis (GONCOURT, Journal, 1879, p. 27) :
Ma mère attendait, la brosse en l'air. Elle me jeta, de biais, un bref et pénétrant coup d'œil. Puis son visage prit, soudain, trait par trait, une extraordinaire expression d'entêtement, de refus. Elle secouait la tête et disait : — Non, Laurent. Non. Je ne veux pas.
DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Le Jardin des bêtes sauvages, 1934, p. 146.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1562 « mal de tête » (DU PINET, Trad. de Pline, XXV, 5 ds DELB. Notes ds HUG.); 2. 1649 « état de celui qui s'est mis quelque chose en tête avec obstination » (Abbé de Marolles ds DELB. Rec. ds DG). Dér. du rad. de entêter1; suff. -(e)ment1. Fréq. abs. littér. :537. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 343, b) 992; XXe s. : a) 1 067, b) 816.

entêtement [ɑ̃tɛtmɑ̃] n. m.
ÉTYM. 1649; « mal de tête », 1566; de entêter.
1 Vx. Mal de tête, étourdissement, vertige.
2 Vieilli. Parti pris favorable. Engouement. || C'est un enthousiasme, un entêtement général.Par métonymie. || Être l'entêtement, la coqueluche (cit. 1) des dames.
1 La prévention du peuple en faveur des grands est si aveugle, et l'entêtement pour leur geste, leur visage, leur ton de voix et leurs manières si général, que s'ils s'avisaient d'être bons, cela irait à l'idolâtrie.
La Bruyère, les Caractères, IX, 1.
3 Mod. Fait de persister dans un comportement volontaire sans tenir compte des circonstances, sans reconsidérer la situation. Aheurtement (vx), obstination, opiniâtreté (cit. 6), pertinacité. || Il y met de l'entêtement. || Un entêtement de mule, extrême. || Faire une chose par entêtement. Piquer (se piquer au jeu). || Un doux entêtement. || Son entêtement lui coûtera cher. || Entêtement dans une attitude. Persistance. || Période d'entêtement (→ Enfourcher, cit. 1). || Une fermeté, un entêtement dont nul obstacle n'aura raison. Persévérance, ténacité (→ Agir, cit. 13).REM. Le passage du sens 2 au sens moderne est sensible dans la citation qui suit.
2 Rien ne ressemble plus à la vive persuasion que le mauvais entêtement : de là les partis, les cabales, les hérésies.
La Bruyère, les Caractères, XII, 1.
3 On ne put m'arracher l'aveu qu'on exigeait. Repris à plusieurs fois et mis dans l'état le plus affreux, je fus inébranlable. J'aurais souffert la mort, et j'y étais résolu. Il fallut que la force même cédât au diabolique entêtement d'un enfant, car on n'appela pas autrement ma constance. Enfin je sortis de cette cruelle épreuve en pièces, mais triomphant.
Rousseau, les Confessions, I.
4 (…) il s'en allait avec un entêtement de brute; il n'y avait plus ni force, ni prière, ni larmes capables de le retenir.
Loti, Mon frère Yves, LII, p. 134.
5 « Ni la mer, ni la montagne, ne peuvent rien pour elle », affirma Mme de Fontanin, en secouant la tête, avec cet entêtement des êtres doux que possède une certitude inébranlable.
Martin du Gard, t. VI, p. 111.
Caractère d'une personne têtue. || Cet enfant est d'un entêtement incroyable.
Un, des entêtements : attitude, réaction d'une personne entêtée.
CONTR. Abandon, découragement, docilité, inconstance, souplesse, versatilité.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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  • entêtement — (an tê te man) s. m. 1°   Action de se porter à la tête, d affecter la tête. L entêtement par des parfums. 2°   Fig. État d un esprit, d un coeur, d une âme entêtée. •   J aime la poésie avec entêtement, MOL. Fem. sav. III, 2. •   Une fausse… …   Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré

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